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Livres

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Les Lumières au chevet de la Pologne

Les projets de Rousseau, Mably et Lemercier de la Rivière à la veille du premier partage (1772)

Sous la direction de Thérence Carvalho et Bernard Herencia


Genève, Slatkine, 2024, 538 p.

Dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, la Pologne-Lituanie est une République en péril. Son territoire est âprement convoité par la Russie, la Prusse et l’Autriche, qui finiront après trois partages (1772, 1793 et 1795) par rayer le pays de la carte géopolitique de l’Europe pour plus d’un siècle. Dans l’espoir de mettre fin à cette crise, Michel Wielhorski (1730-1794), émissaire de la confédération de Bar, arrive en France et sollicite le concours de plusieurs philosophes. Trois penseurs mettent leur plume au service de la République : Gabriel Bonnot de Mably (1709-1785), Jean-Jacques Rousseau (1712-1774) et Paul Pierre Lemercier de la Rivière (1719-1801). Cette édition aspire à éclairer d’un jour nouveau ces projets politiques et constitutionnels en rassemblant pour la première fois :

  • les textes inédits des quatre séries d’Observations sur la réforme des lois de la Pologne de Mably avec les Considérations sur le gouvernement de Pologne de Rousseau et L’intérêt commun des Polonais de Lemercier de la Rivière ;

  • les contributions fondamentales de Wielhorski comme son Tableau du gouvernement de Pologne et son Essai sur les mœurs et le caractère des Polonais, qui constituèrent une source majeure d’informations pour Mably et Rousseau ;

  • les réactions inédites des membres de la confédération de Bar aux Observations de Mably, qui montrent comment ses idées furent reçues en Pologne-Lituanie et sur quelle base le philosophe fit évoluer son projet.

Outre la version intégrale de ces textes, ce volume comprend de multiples documents qui permettent de mieux comprendre le contexte et la vivacité des débats à la veille du premier partage de 1772. Ce passionnant dialogue franco-polonais, qui aborde la question de la modernité du républicanisme et de ses potentialités démocratiques, offre des témoignages exceptionnels de l’émergence d’une pensée constitutionnelle dans l’Europe des Lumières et mérite pleinement d’être redécouvert.

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La physiocratie dans l'Europe des Lumières
Circulation et réception d'un modèle de réforme de l'ordre juridique et social

Préface d'Anthony Mergey

Paris, Editions Mare & Martin, 2020, 808 p.
 

La physiocratie occupe une place majeure dans l’histoire du siècle des Lumières. La doctrine élaborée par le docteur François Quesnay, le marquis de Mirabeau et leurs disciples constitue un modèle original de réforme de la société d’Ancien Régime. Liberté du commerce, impôt unique sur les
terres, abolition des corporations, établissement du «despotisme légal», reconnaissance du triptyque «liberté, propriété, sûreté» au rang de droits fondamentaux, les propositions des physiocrates bouleversent l’ordre juridique et social traditionnel.
Par ses théories universalistes, la physiocratie s’exporte bien au-delà des frontières françaises. De quelles manières les idées de cette «science nouvelle» ont-elles circulées et comment ont-elles été reçues en Europe ?

Prix :

  • Prix Franz Stephan de la Société autrichienne pour l’étude du dix-huitième siècle.

  • Prix Montesquieu de l’Association française des historiens des idées politiques.

Comptes rendus :

  • Journal of Interdisciplinary History of Ideas, 2021, vol. 10, n° 20, item 7, p. 1-7, en ligne (par Manuela Albertone).

  • Contributions to Political Economy, 2022, vol. 41, n° 1, p. 208-210, en ligne (par Gabriel Sabbagh).

  • Revue historique, 2022, vol. 703, n° 3, p. 719-722, en ligne (par Claude Michaud).

  • Revue historique de droit français et étranger, 2022, n° 2, p. 327-333 (par Anne-Sophie Condette-Marcant).

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Les traductions du discours juridique. Perspectives historiques

Sous la direction de Hugo Beuvant, Thérence Carvalho et Mathilde Lemée

Préface de Francesco Di Donato

Rennes, Presses Universitaires de Rennes, 2018, 204 p.

Le discours juridique est-il voué à subir la malédiction de Babel ? A toutes les périodes de l'histoire, les juristes ont nécessairement été confrontés à la diversité linguistique du monde et lui ont trouvé un efficace mais délicat remède : la traduction. Les civilisations de l'Antiquité ont ainsi cherché à comprendre et à traduire le fonctionnement et le droit des autres sociétés humaines. A partir de la redécouverte du droit romain, les juristes ont dû faire face aux enjeux de la traduction d'un système juridique suranné et à sa transposition dans un présent entièrement différent. De même, les réformateurs de l'époque moderne se sont intéressés aux réalités juridiques des Etats voisins et aux propositions de changement suggérées par des penseurs étrangers.

Si la question de la traduction du discours juridique a fait l'objet de plusieurs études, elle n'a néanmoins que trop rarement été envisagée d'un point de vue historique. Or, l'histoire du droit offre de très nombreuses illustrations de translatio linguii qui permettent de mieux appréhender les phénomènes de circulation et de réception des idées juridiques. Partisans d'une démarche à la fois historique et comparative, les auteurs de ce livre s'appliquent donc à une interrogation raisonnée du passé afin de comprendre les grands défis de la prospective juridique. Cet ouvrage, fruit d'un colloque international organisé à l'université Rennes 1, éclaire les traductions du discours juridique à travers le prisme de l'histoire en s'intéressant aux problématiques récurrentes et aux solutions diverses proposées à travers les époques. Au fil des contributions, la traduction du discours juridique se révèle comme une mission exigeante qui lutte intemporellement pour l'émergence d'un lumineux-dialogue entre les droits et les civilisations.

Comptes rendus :

  • Revue trimestrielle de droit civil, 2018, n° 4, p. 1010-1011 (par Laetitia Guerlain).

  • International Journal for the Semiotics of Law - Revue internationale de Sémiotique juridique, 2019, vol. 32, n° 1, p. 225-228 (par Ksenia Gałuskina).

  • Rechtsgeschichte - Legal History, 2019, n° 27, p. 310-312, en ligne (par Manuela Bragagnolo).

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Penser et administrer le territoire sans l'État

Sous la direction de Thérence Carvalho, Philippe Delaigue et Chrystelle Gazeau


Paris, Editions Mare & Martin, 2023, 372 p.

Le droit occidental est si marqué par la fiction centrale que constitue l’État que les juristes rencontrent bien des difficultés à appréhender son absence. À rebours d’une vision déformée par le prisme étatique, cet ouvrage explore, de l’empire romain à l’Union européenne, différentes manières de penser et d’administrer le territoire sans l’État. Que faire lorsque l’État s’effondre ou se retire ? Comment une population, livrée à elle-même, s’administre-t-elle ? Comment penser et administrer un territoire lorsqu’on souhaite se débarrasser d’un État jugé inefficace ou néfaste ? Quelles sont les techniques juridiques et les moyens politiques mis en œuvre pour dépasser ce retrait, cet abandon ou cette disparition ? C’est à ces multiples questions que cette recherche collective et interdisciplinaire tente de répondre en parcourant deux mille ans de débats et d’expérimentations visant à affranchir le territoire de l’État.

Avec les contributions de Pierre Barillé, Pierre Belda, Clovis Bernardi, Héritage Bita Heyeghe, Christian Bruschi, Thérence Carvalho, Anne-Sophie Chambost, Paul Chauvin-Madeira, Philippe Delaigue, Mégane Delporte, Anne Dobigny-Reverso, Jean-Romain Ferrand-Hus, Élise Fraysse, Chrystelle Gazeau, Johann Grémont, Jérôme Henning, Étienne Lamarche, Mathilde Laporte, Efthymia Lekkou, Sarah Rahouadj, Michael J. Strauss, Laura Viaut.

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Les lois naturelles de l'ordre social

Réédition scientifique des œuvres de Guillaume-François Le Trosne

Genève, Slatkine, 2019, 511 p.

Magistrat au présidial d’Orléans, Guillaume-François Le Trosne (1728-1780) est à la fois le disciple de Robert-Joseph Pothier, le plus éminent jurisconsulte de son temps, et de François Quesnay, le chef de file du mouvement physiocratique. Ce double héritage fait de lui un auteur remarquable et unique du siècle des Lumières. Sa vie durant, il s’évertue à lier le droit et l’économie politique dans une science totale de la société qui développerait les lois naturelles de l’ordre social. Cette édition aspire à éclairer son œuvre d’un jour nouveau en rassemblant trois de ses textes les plus importants publiés en 1777 :

  • De l’ordre social, composé de onze discours, dans lequel il développe ses principales opinions économiques, politiques et juridiques, comme la liberté du commerce, la mise en place d’un impôt territorial unique ou l’établissement d’une hiérarchie normative à prédominance jusnaturaliste ;

  • De l’intérêt social, par rapport à la valeur, à la circulation, à l’industrie et au commerce intérieur et extérieur, son ouvrage le plus théorique en matière d’économie politique où il répond aux critiques formulées à l’encontre de la physiocratie par son ami, l’abbé de Condillac, dans son livre Le commerce et le gouvernement, considérés relativement l’un à l’autre, publié en 1776 ;

  • ses Vues sur la justice criminelle, opuscule dans lequel il apporte un volet pénal à la physiocratie en détaillant ses propositions en ce qui concerne la législation criminelle et l’administration de la justice.

Outre la version intégrale de ces textes, ce volume intègre, pour la première fois, l’ensemble des préfaces et des notes issues des différentes rééditions. Il comprend également des annonces de presse, des extraits de correspondance, une présentation, une chronologie et des notes entièrement nouvelles. Redécouvrir l’œuvre de Le Trosne permet en définitive de mieux comprendre les grands débats intellectuels qui agitent le XVIIIe siècle et de puiser aux sources d’une pensée économique fondée sur la liberté.

Comptes rendus :

  • Dix-huitième siècle, 2022, n° 54, p. 682-683, en ligne (par Claude Michaud).

  • Revue historique de droit français et étranger, 2022, n° 3, p. 445-446 (par Éric Gojosso).

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